Village de Bamako

Localisation : Sud-Ouest du Burkina Faso

Quel besoin identifié localement?

Au Sud-Ouest du Burkina Faso, 90% des ruraux tirent l’essentiel de leurs revenus d’une agriculture et d’un élevage de  type extensif et  peu performant. En dépit des efforts déployés par le gouvernement, les effets du changement climatique associés à ceux de pratiques agricoles inappropriées ont engendré  l’appauvrissement du sol et du couvert végétal. A terme, résulte :

–       une baisse de la productivité agricole et pastorale,

–       et donc une diminution de l’activité économique couplée d’un risque d’insécurité alimentaire,

–       poussant alors les populations à l’exode rural alors que cette région regorge d’importantes ressources.

Le village de Bamako en particulier a un réel potentiel concernant la production de céréales, légumineuses, tubercules, et notamment de produits maraîchers en saison sèche.
Quelle solution durable portée par la population?

Pour inverser cette situation, le groupement « Mal-djilkaa » de Bamako a décidé de s’investir  dans la restauration des terres dégradées, en aménageant plus de 3 000 mètres de cordons pierreux et en réalisant vingt fosses fumières. Ces ouvrages ont permis de favoriser la fertilisation des sols, la conservation de l’humidité et finalement la régénération du potentiel productif.

« Quand j’ai commencé la lutte antiérosive et que les gens du village venaient voir mes cultures », se souvient M. Kambou, paysan du village, « ils croyaient que j’utilisais une potion magique. Petit à petit, je leur ai montré comment je faisais, et ils ont compris que c’était du travail et pas de la magie. »

En plus de la dimension écologique de gestion de l’environnement et des ressources naturelles,  l’utilisation de la fumure organique permet d’augmenter les rendements agricoles. Il s’agit donc réel développement durable au service des populations du Sahel.

Le projet a permis de récupérer plus de 50 ha de terre rendue à nouveau cultivable, et de doubler les rendements. Par la mise à disposition de petits matériels et équipements (charrettes, brouettes, pioches, barres à mines etc.), les capacités de production ont été renforcées et le revenu des producteurs a pu doubler, voire parfois tripler. Une vingtaine de producteurs a été formée en techniques d’aménagement du dispositif de lutte antiérosive et de construction de fosses fumières.

« Le projet fait déjà des émules dans la localité.  Nos camarades qui ne pratiquent  pas ces techniques veulent nous imiter », rapporte M. Kambiré, Président du groupement « Maldjirikaa ».

 

Et concrètement qu’apporte la Fondation?

La Fondation a permis l’acquisition de pierres, pioches, pelles et d’un un niveau pour calculer le sens de l’écoulement de l’eau. Des investissements en  machines agricoles ou engrais chimiques n’auraient pas été appropriés pour des paysans habitué à travaillé à la daba, pliés en deux dans les champs. Sans l’accès à cet équipement, le projet pensé par les populations locales n’auraient pu voir le jour.
Cet investissement a permis de renforcer les capacités de production des paysans du village de Bamako tout en respectant une gestion durable des ressources naturelles, et donc finalement de permettre à la population de retrouver  le renversement de la courbe.
« Ce projet est la preuve qu’il n’y a pas de fatalité. Même avec nos sols et sous nos climats, tout est possible », commente M. Kambiré.